Stage Poterie à l'Africaine et Cuisson au Four Papier

Publié le par Chris

Un stage de modelage de poterie à l'africaine avec une cuisson au four papier a eu lieu à l'atelier "Au Grés du Feu" avec Sophie Houdebert au mois de mai et j'ai pu y participer.

 

J'y ai expérimenté la fabrication de poteries au colombin avec le rachis de maïs, les calebasses, un percuteur en argile, ... le décor avec la terre sigillée et la construction et la cuisson dans un four papier. Lors du stage j'ai fabriqué un plat estampé, une petite poterie et une plus grande au colombin.

 

La poterie à l'africaine a quelque chose de simple, de fort, de traditionnel, de féminin ... Les femmes africaines font cela avec une telle facilité, un geste sûr et rapide ... c'est fascinant.

 

Première partie du stage : la fabrication des pièces. La technique du colombin permet de monter une poterie avec peu de matériel. On part d'une plaque de terre que l'on estampe sur une forme convexe et qui forme ainsi le cul de la poterie. Ensuite on rajoute des colombins, des boudins de terre, pour monter au fur et à mesure, tout en affinant la paroi et en lui donnant la forme désirée.

Autant la construction de la poterie que les finitions s'avèrent moins faciles que ça en a l'air. Le col, le rajout des anses et les petits rebords décoratifs demandent une certaine dextérité.

 

Deuxième partie : c'est l'heure du Feu ! Nous avons construit un "four papier", un travail d'équipe. Le socle se compose de quelques briques réfractaires et une grille métallique. Des ouvertures sont prévues pour les alendiers, où on va démarrer le feu. Par dessus la grille un tipi de lattes en bois est formé autour d'une structure de barres métalliques. Cette structure est complètement habillée de papier glacé et de barbotine (de la terre en état de boue). Plusieurs couches de papier et de barbotine sont nécessaires. Comme toute cuisson quelques précautions sont à prendre : être à plusieurs et prévoir de l'eau et des tôles à proximité, plus les gants, les pinces etc. comme d'habitude.

Puis on met le feu ! Nous mettons des braises dans les alendiers et nous alimentons avec du petit bois. Petit à petit c'est le tipi à l'intérieur qui se consumme et qui fait monter la température. En 5h nous avons avoisinné les 960°C (voire plus, le pyromètre a dû être enlevé). "J'adore quand un plan se déroule sans accroc" n'était pas d'application. Le feu est imprévisible et puissant, tout comme chacun des quatre éléments peuvent l'être. Le tipi s'est consummé très vite et des trous se sont formés. Le réflexe à avoir : poser des tôles autour ! Ensuite nous avons mis du sulfate de cuivre, puis des fougères, des copeaux de bois et du foin pour enfumer les pièces.

 

Troisième partie : la patience ... Nous sommes curieux de voir les résultats. Nous partageons le repas non loin des braises. En fin de soirée nous enlevons les tôles pour sortir une à une les poteries et en admirer les effets obtenus. Nous sommes ravies et admirons nos réalisations et celles des autres.

 

A quand le prochain essai ?

 

Vous pouvez trouver des illustrations et des explications de la poterie à l'africaine dans des livres comme "La Poterie Africaine" de Camille Virot (une merveille !) et des films comme "Ben Nafa Ka Tia" de Jeanne Delafosse (prix de l’Unesco (Prix Argile) et du Public au FIFAV).

 

En images : l'album "Poterie à l'africaine - Four papier".

Explications et photos aussi sur le site de Sophie : La Terre en Feu.

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B
<br /> Bravo Chris,<br /> j'ai beaucoup aimé découvrir cette cuisson au four papier : avec l'article et les photos on comprend bien comment ça peut marcher ! mais je n'avais pas réalisé que des poteries peuvent être<br /> marquées comme ça à la cuisson par des ombres : ce sont les endroits qui touchent les braises ?<br /> Vivement que les garçons rentrent pour que je leur montre ces images !<br /> Bises<br /> Béa<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Merci Béa,<br /> <br /> <br /> Je suis contente que les explications et les photos soient assez claires pour comprendre le fonctionnement. Les ombres, les nuances de couleurs dans la terre et les tâches de couleurs peuvent<br /> être dûes au feu et aux flammes, ainsi qu'au charbon, à la sciure de bois, à la lavende, auxsels, oxydes, sulfates etc. que l'on rajoute à la fin de la cuisson.<br /> <br /> <br /> D'une part l'empilement des pièces forme des réserves autour des pièces, càd des endroits où les pièces se touchent et sont cachés des flammes. A ces endroits-là on préserve plus ou moins la<br /> couleur de la terre. Ensuite les flammes "lèchent" les pièces au passage et cela marque les poteries à certains endroits par des nuances de couleurs dans la terre par exemple. Vers la fin de la<br /> cuisson au four papier nous avons mis du sulfate de cuivre, des fougères, du foin et des copeaux de bois sur les poteries. Cela provoque un "enfumage" et marque les pièces de noir, gris, blanc,<br /> avec des tâches bleues et rouges ...<br /> <br /> <br /> Le rendu d'une pièce dépend du hasard, la forme, l'emplacement dans le four, les produits utilisés, la température etc. etc. Et c'est toujours une surprise <br /> <br /> <br /> J'espère avoir répondu à la question et n'hésitez pas si d'autres questions surgissent !<br /> <br /> <br /> <br />
Q
<br /> coucou chris ,<br /> trés bon moment passer en ta compagnie pour ce stage de poterie africaine, tout les éléments étaient en éveil pour rendre grâce à notre four et nos poteries, que du bonheur.<br /> gros bisous et à trés vite ...<br /> <br /> <br />
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